Tribune : un mouvement d’espérance, une perspective d’avenir

 

Il me semble aujourd’hui essentiel de réaffirmer clairement nos convictions, de les assumer pleinement, et de rappeler qu’elles donnent son véritable sens à notre engagement politique. Les Français attendent de nous cette vérité, combien ils sont attentifs à ce que notre projet politique soit d’abord respectueux des fondements de notre humanité. Ce cap est d’autant plus important que la confiance nécessaire à l’engagement des réformes de structure que nous devrons lancer appelle cette clarification préalable.

Comment aborder les sujets de compétitivité, de transformation sociale ou de mutation territoriale si nous sommes en désaccord sur les valeurs humaines les plus essentielles – celles-là même qui inspireront nos orientations politiques les plus stratégiques – ?

Comment prétendre avoir le courage de réformer si nous n’avons pas celui de défendre d’abord nos convictions ?
Les enjeux auxquels nous devons faire face appellent de notre part plus de cohérence et d’engagement. Car la crise que nous traversons se révèle être d’abord une crise de sens. L’absence de réponse à la question essentielle de la place de la France dans la mondialisation – et toutes les conséquences que cela provoque en termes de confiance en l’avenir – entraîne inévitablement une réflexion sur le fond. Tant que nous n’indiquerons pas un cap sur le long terme, clairement adossé à nos valeurs fondatrices, alors nous stimulerons le climat dépressif et pessimiste qui se développe en France. Le niveau de suspicion des opinions vis à vis des structures politiques montrent leur incapacité à créer de la confiance et suffisent à démontrer l’attente d’un renouveau. Nos partis politiques ont pour la plupart déserté le terrain des valeurs ; ils se contentent trop souvent de borner leurs projets à l’horizon des échéances électorales ou de rédiger leurs programmes à l’aune des émotions ou de l’actualité. N’est-ce pas cette absence de courage et d’engagement qui crée le doute dans l’opinion ? N’y a –t-il pas dans cet abandon le germe de l’impuissance auquel ils sont confrontés ? N’est-ce pas cette absence de souffle et d’ambition qui installe progressivement notre société dans le fatalisme et la résignation ?
Cette crise de sens doit d’abord interpeller chacun d’entre nous. Que nous soyons ou pas engagés dans la vie politique, elle nous rappelle que nous participons tous d’une société que nous voulons prospère et positive mais que nous devons aussi nous interroger sur nos propres contributions, concrètes et désintéressées, à ce dessein commun. C’est sans doute le sens que l’on doit donner à ces grandes manifestations qui ont marqué l’année dernière l’amorce d’une prise de conscience. Ne pas l’admettre, ne pas le comprendre, ne pas prendre à sa juste mesure ce mouvement et les questions qu’il pose, serait une faute politique définitive. Posons enfin les priorités dans le bon ordre : quelles sont nos valeurs fondatrices ? Quelle est notre vision de moyen terme pour la France dans le monde qui se dessine ? Quels sont nos projets concrets pour préserver le rang de notre pays et le bien-être de ses habitants?
Un renouveau appelle une profonde liberté et un rassemblement de tous les talents. J’ignore quelle forme cela prendra mais ce dont je suis certain c’est qu’un mouvement est en marche et que la période à venir sera pour beaucoup d’entre nous l’occasion de réengager cette dynamique d’espérance.