Explication de vote sur le mariage pour tous

Mon intervention à la Tribune de l’Assemblée nationale mardi 12 février lors du vote du texte ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe.

 

Voici le texte de l’intervention :

Monsieur le Président, Mesdames et monsieur les ministres, Chers collègues (…)

 

C’est en conscience et dans le respect des nuances et des positions différentes des Députés du Groupe UDI que je m’exprime, dans le respect également des couples homosexuels qui attendent beaucoup de ce texte, mais avec la ferme conviction de la très grande majorité d’entre nous que ce projet de loi n’est pas acceptable car il remet en cause les fondements de la famille.

 

Nous avons très rarement l’occasion de débattre et de voter « pour ou contre » un texte qui marque autant le sens de notre ENGAGEMENT POLITIQUE. Cela donne à chacun de nous, à chacun de nos votes, une portée particulière car non seulement il nous engage, mais surtout, IL ENGAGE TOUTE LA SOCIETE.

 

Les débats que nous avons eus depuis plusieurs jours ont porté sur le SENS que nous donnons au mot « égalité ».

Nous avions deux interprétations différentes :

  • L’égalité pour les couples et la possibilité qui leur est donnée de former une famille.
  • L’égalité pour les enfants et la chance qui leur est donnée d’avoir un père et une mère.

 

L’égalité au service des plus forts ou l’égalité au service du plus faible … !

Le droit à l’enfant ou le droit de l’enfant … !

 

Ce débat a été tranché dès le vote de l’article 1, le 2 février dernier, et toutes les solutions que nous avons alors proposées comme celles de « l’Union civile » et le statut de « beaux-parents » – alors même qu’elles répondaient à la réalité des situations vécues par les couples homosexuels et aux attentes de la plupart d’entre eux – ont été balayées d’un revers de la main.

 

Car la victoire que vous recherchiez était d’abord symbolique.

Mais ce symbole engage l’AVENIR bien au-delà de ce que la grande majorité des français réalise aujourd’hui, bien au-delà de ce que vous leur avez dit et promis …

Vous créez trois nouveaux droits :

  • Celui de se marier pour les couples de même sexe
  • Celui d’avoir des enfants – « un droit à l’enfant »
  • Celui de rompre la filiation et de priver un enfant de ses origines

Les réponses que vous devrez donner pour rendre effectifs ces droits – au-delà de l’adoption plénière déjà prévue dans le texte, qui ne suffira pas – seront inévitablement, la Procréation médicalement assistée (PMA) et la Gestation pour autrui (GPA).

Malgré vos hésitations, malgré les débats et les consultations que vous nous avez promis sur le recours, ou non, à ces modes de procréation médicalement assistés, la Cour et la jurisprudence européenne risque de vous mettre  rapidement, vous le savez, face à vos responsabilités …

Vous avez refusé l’Union civile, vous avez choisi le mariage, ce choix est le vôtre, vous devrez l’assumer car le droit européen risque, je le crains fortement, de faire le reste du chemin à votre place, si d’aventures, vous n’osez pas aborder cette question devant notre Assemblée.

Faibles sont les motifs qui nous permettront, chers Collègues, d’éviter la PMA et la GPA, … ni la légitime attente des couples de même sexe, ni le sens, ni le principe d’égalité que beaucoup d’entre vous brandissent dans les débats … Sachez que la quasi-totalité des Députés de l’UDI se mobilisera avec détermination contre cette évolution qui marquerait une étape supplémentaire dans le « droit à l’enfant ».

Les français ont-ils réalisés vers quoi ce texte nous amène ? Je suis convaincu que non !

 

Votre projet de loi aboutira finalement à deux questions que poseront inévitablement les enfants :

  • D’où je viens ?
  • Pourquoi je n’ai pas de papa ? ou Pourquoi je n’ai pas de maman ?

Vous estimez que ces questions ne méritaient pas de réponses,

Elles sont pour nous essentielles …

C’est la raison pour laquelle la majorité des Députés UDI votera contre ce texte.

5 réflexions au sujet de « Explication de vote sur le mariage pour tous »

  1. Ping : Élections internes des partis UMP et UDI : Petit rappel des soutiens à La Manif Pour Tous ! » LMPT Collectif Oise

  2. Mr le Député Maire
    Vous avez défendu la position largement majoritaire dans le monde évolué.
    Le texte présente beaucoup d’embiguités:Comment des homosexueles peuvent-ils demender des adoptions d’enfant si ce n’est pas dans le but de recruter des adeptes? Ne syons pas dupes!
    Ce sujet merite une vote pour la première fois mondialisée.
    N’oublions pas que la mondialisation a un sens et que ce vote va boulevercer toute la structure des familles nombreuses qui ont suivi ce débat qui même si il aeu lieu en France, il a été suivi par tout le monde, dans des pays influançables par les bouleversement dans les pays développés.

  3. Merci, vous allez à l’essentiel. J’émets toutefois deux bémols.
    Vous relevez deux conceptions de l’égalité. Il n’y en a pas, il ne peut pas y en avoir et ce n’est pas le sujet. Jamais un couple de deux personnes de même sexe ne sera égal à un couple formé d’un homme et d’une femme. Pour en montrer l’absurdité, il suffit de penser aux couples de trans-sexuels. Le mariage ne se résume pas à un contrat. C’est la rencontre d’une altérité qui transcende les futurs mariés, qui les inscrits dans une histoire de famille, ascendants et descendants réunis, pour le meilleur et le pire.
    Le deuxième bémol, quand vous pensez qu’après ce texte, le parlement pourra encore s’opposer à la PMA et la GPA. Mais elles existent déjà, la marchandisation des corps existe déjà. Le choix sur catalogue des caractéristiques de l’enfant à naître existe déjà. Le seul moyen d’y mettre obstacle est de revenir à des positions extrêmement fermes et de faire la chasse à ce qu’on ne peut nommer autrement que des trafics, même s’ils ont pignon sur rue dans des pays étrangers. Comme vous le soulignez la soit disante avancée sociétale portée par la communauté européenne va dans le sens d’une commercialisation de l’accès à l’enfant et pousse vers le moins-disant, c’est-à-dire vers la plus grande exploitation du corps de la femme, sans laquelle il ne peut y avoir de procréation.

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