Edito de Sophie Coignard : Le syndrome « qu’ils s’en aillent tous ! »

Dans son édito sur le site du Point, Sophie Coignard revient sur l’initiative 577 pour la France : Le syndrome « qu’ils s’en aillent tous ! »

Jean-Christophe Fromantin veut présenter aux législatives 577 candidats qui ne viennent pas du sérail, pour en finir avec les professionnels de la politique.

« Qu’ils s’en aillent tous ! » Mélenchon avait lancé le slogan, emprunté à la rébellion populaire argentine de 2001, dont le mot d’ordre était « Que se vayan todos ! ». L’expression est reprise depuis, de façon moins radicale, par plusieurs candidats aux élections de 2017. Emmanuel Macron ne rate jamais une occasion de se présenter comme un homme neuf, ce qui est à la fois vrai et faux. Vrai : il n’a jamais été élu et n’a donc pas participé au « système politique » qu’il dénonce avec une régularité de métronome. Faux : il est resté quatre ans et quatre mois dans l’équipe rapprochée de François Hollande, d’abord à l’Élysée puis à Bercy.

L’écrivain Alexandre Jardin, autre candidat à la présidentielle, ne fait pas mystère de sa foi dans la société civile, à travers son mouvement Bleu Blanc Zèbre.

« Ils ont fait leur temps ! »

« L’unique fin de tout parti politique est sa propre croissance, et cela, sans aucune limite. » C’est cette phrase de la philosophe Simone Weil que cite le député-maire de Neuilly Jean-Christophe Fromantin pour justifier son pari audacieux : présenter, dans chacune des 577 circonscriptions, un ou une candidate issu(e) de la société civile aux prochaines législatives.

Il en a déjà trouvé plus de 150, avec lesquels il a réalisé un petit film pour présenter son initiative. « Merci les professionnels de la politique », s’exclame l’un des candidats après l’énumération des maux dont souffre la France. « Ils ont fait leur temps », s’exclame une autre. L’idée générale est simple : « accélérer la fin d’un vieux système dans lequel les partis politiques veillent avant tout à sauvegarder leur propre avenir », résume Jean-Christophe Fromantin.

Une Assemblée à l’image des Français ?

Pour pouvoir se présenter sous la bannière 577 pour la France, il faut recueillir 100 parrainages dans sa circonscription, recueillir personnellement 4 000 euros de promesses de dons de ses soutiens pour financer la campagne, et bien entendu porter le programme de ce nouveau mouvement, qui vient de présenter ses 12 « mesures-chocs », allant de la suppression de certains échelons territoriaux au lancement d’un grand emprunt national de 70 milliards d’euros, en passant par le sabordage de Pôle emploi, qui serait remplacé par des organismes choisis par chaque région en fonction de ses besoins spécifiques.

L’idée est généreuse : convaincre les Français d’élire une Assemblée nationale qui leur ressemble. Jusqu’alors, les électeurs n’ont jamais été tentés par une telle aventure. Mais puisque l’humeur politique du moment est aux surprises…

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