L’OPINION : Jean-Christophe Fromantin a déjà investi 120 candidats pour les législatives

Par Béatrice HOUCHARD et Muriel MOTTE

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Le maire de Neuilly prétend toujours révolutionner la vie politique, notamment en s’appuyant sur des candidats qui ne sont pas des politiques de carrière mais disposent d’une expérience dans le monde de l’entreprise.

Maire de Neuilly et député non inscrit des Hauts-de-Seine, Jean-Christophe Fromantin présentera le 28 janvier les 120 premiers candidats de son mouvement « 577 pour la France ». Des candidats qui ont une vie professionnelle et, situés au centre droit, affirmeront ne rien devoir à personne.

Jean-Christophe Fromantin tisse sa toile. Certains avaient imaginé le maire de Neuilly et député (non inscrit) des Hauts-de-Seine en possible candidat à l’élection présidentielle. Il a préféré se concentrer sur l’Expo universelle de 2025 et préparer les élections législatives.

Jour après jour, son mouvement « 577 pour la France » (577, comme le nombre de députés à l’Assemblée nationale) présente de nouveaux visages. Le 28 janvier, il en réunira 120, issus de 26 départements, dont un tiers de femmes (dur, dur, la parité…), tous prêts à entrer dans la seconde bataille du printemps. Le même jour, à l’Assemblée nationale (une occasion de repérer les lieux !), il présentera une proposition de loi sur l’organisation des territoires, sujet sur lequel il a déjà beaucoup travaillé.

Pour affiner la sélection, tous les candidats sont reçus individuellement, il leur est demandé de trouver cent soutiens dans leur future circonscription, et 4 000 euros pour financer la campagne. Histoire d’éliminer « les velléitaires, les idéalistes et les opportunistes » et garantir « le gage de la crédibilité de notre mouvement », explique Jean-Christophe Fromantin.

La plupart des 120 prétendants sont dans la vie active, dont beaucoup dans le privé. On trouve des cadres, des chefs d’entreprise, des artisans, des commerçants… Fait notable, la liste compte une grosse majorité de trentenaires, même si de jeunes retraités y figurent aussi. Exemples : Pierre Dollié, 57 ans, acheteur pour une société du CAC 40, dans la 2ecirconscription de l’Eure ; Lise Rieux, 59 ans, chef d’entreprise, dans la 6e de Haute-Garonne ; Romain Sarels, 32 ans, chef d’entreprise, dans la 6e du Nord ; Olivier Bonnefond, commissaire de police de 52 ans, dans la 1ère des Hauts-de-Seine ; Guislain Lafont, 63 ans, ancien président de Bayard Presse, dans la 14e circonscription de Paris ; Isabelle Jontef-Bocekcioglu, 31 ans, auditrice financière, dans la 11e de Seine-Saint-Denis, ou Pierre-Emile Dunoyer, 32 ans, dans la 1ère de la Nièvre, la circonscription de François Mitterrand…

« Tous sont en phase avec l’idée de renouveau, tous ont un moteur lié à leur apprentissage professionnel », explique Jean-Christophe Fromantin. Tous, pour avoir vu de près les dysfonctionnements de la société française, ont quelques idées pour la débloquer. Il ne s’agit pas de constituer « un collectif d’indépendants » mais bien de peser dans la future Assemblée. En clair, si les « 577 » arrivent à être au moins 15 élus, ils formeront un groupe de centre droit. Mais, note leur inspirateur, « le fait de ne rien devoir à la majorité partisane classique nous donnera beaucoup d’indépendance dans nos votes ». Les candidats eux-mêmes sont « très sereins », dit Fromantin, « car leur univers d’épanouissement n’est pas la politique ». Au moins pour l’instant.

Seront-ils 577 au moment du dépôt des candidatures ? « Cela va dépendre des phases d’accélération de recrutements et de notre capacité à les gérer » explique le maire de Neuilly, qui a installé avenue Marceau à Paris une petite équipe de bénévoles, avec seulement deux permanents. Il compte sur l’effet médiatique de la présentation des « 120 » pour recevoir des nombreuses nouvelles candidatures, notamment de femmes, qui doutent davantage avant de s’engager.

« Le centre est perdu, il n’est pas incarné », note Jean-Christophe Fromantin, ancien de l’UDI qui reste persuadé qu’un jour viendra où il faudra « faire un rassemblement ». Persuadé aussi que « nous sommes dans un moment où les idées politiques peuvent revenir sur le devant de la scène », avec la révolution numérique et technologique et les mutations sociétales, il martèle son idée : « Renouer avec un vrai débat d’idées sur la place que l’on imagine pour la France dans ce monde nouveau. Il faut replacer la philosophie politique à l’aune des enjeux actuels. »

Quand il écoute les candidats à la présidentielle, y compris Emmanuel Macron, il regrette de n’entendre souvent qu’une « vision comptable » et non politique. Or, plaide Jean-Christophe Fromantin, « il faut une vision, il faut repartir de la base, c’est-à-dire des avantages comparatifs des territoires, et dérouler le changement jusqu’au sommet, avec une série de réformes, sur les partis politiques notamment dont il faut supprimer le financement public. L’apprentissage politique se fait en bas. »

Jean-Christophe Fromantin, qui voudrait réformer les institutions mais reste attaché au cumul des mandats, n’a toujours pas dit s’il serait lui-même candidat aux législatives quand il devra, contraint et forcé, choisir au printemps entre la mairie de Neuilly et l’Assemblée. Ce suspense prendra fin quand on y verra clair dans les équilibres politiques nés de la présidentielle.

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