Pourquoi je signe l’appel des Maires ruraux de France ?

Bien qu’étant le Maire d’une des villes les plus « métropolitaines » de France et vice-président en charge de l’économie d’une intercommunalité qui ne ressemble pas à celle des zones rurales, Paris-Ouest-La Défense, je me retrouve dans cet appel des Maires ruraux de France. Parce qu’il incarne les trois leviers dont nous avons besoin pour sortir des crises actuelles : Rétablir la confiance par la démocratie de proximité ; avoir une ambition pour le développement de toute la France et bâtir une nouvelle économie à partir de nos avantages comparatifs et des singularités que recèlent nos territoires; donner un sens à l’innovation en la mettant au service des choix de vie auxquels aspirent les Français.

Aujourd’hui le « Grand débat » souffre de trois maux : Quel sens ? Quelle ambition ? Quelle légitimité ? Les tergiversations sur les thèmes ou sur l’organisation trahissent une approche précipitée, confuse sans autres objectifs que de tenter quelques réglages. Ce débat est circonstanciel alors qu’il pourrait être celui dont la France a besoin et qu’elle attend depuis des années pour redéfinir son projet de société.

Je suis convaincu qu’en laissant aux Maires l’initiative des débats sur l’avenir de leur territoire avec leurs administrés, on répondra mieux qu’avec n’importe quel « Grand débat national » à la question essentielle que le Président de la République devrait poser :

Comment permettre à chacun de vivre, de travailler et d’être heureux là où il le souhaite … ?

C’est à partir de cette question centrale que se dessineront les réponses à l’ensemble des crises que nous traversons. C’est aux maires de se mobiliser pour y répondre et au Chef de l’Etat de leur faire confiance et de les entendre.

Pour accéder à la pétition :

http://www.appeldesmairesruraux.fr/

Le débat politique en France vire au sac de nœud, Pourtant une voie existe …

 

Deux faits d’actualité révèlent de façon emblématique le paradoxe et la panique qui semblent gagner le Gouvernement : Le grand débat national et la réforme de la taxe d’habitation.

Alors que l’exécutif a plus que jamais besoin de montrer qu’il maîtrise la situation et de renforcer les corps intermédiaires pour restaurer la relation de confiance avec les citoyens, par ses tergiversations sur la taxe d’habitation, il met au grand jour ses hésitations et fait peser sur les maires une épée de Damoclès. Pire, il est en train de nous dire que l’avenir de notre principale ressource – qui est également celle qui garantit notre indépendance – dépendra de l’issue de plus en plus hypothétique du « grand » débat national dont on peut douter de la fiabilité, de la représentativité et par conséquent de la légitimité.

Au-delà des incertitudes que cela entraine, c’est tout l’édifice institutionnel qui est aujourd’hui remis en cause au travers de cette double actualité : fragilisation des maires alors qu’ils sont les élus-socles de la démocratie de proximité ; impuissance et incohérence de l’exécutif ; poids démesuré donné à un débat national alors qu’il préfigure une « auberge espagnole » ; incohérence financière, voire bricolage fiscal, dont les conséquences aggraveront la défiance de l’opinion et la situation économique de la France ; absence totale de « cap » que le débat national risque de rendre encore plus confus. Sans parler de tous les autres faits d’actualité qui alimentent la confusion, de la quasi disparition des partis d’opposition ou des dérives populistes voire césaristes qui accréditent chaque jour davantage le délitement et la radicalisation du débat politique en France.

Pourtant une voie existe, celle qui consiste à rebâtir un modèle de société redistribué  : avoir une ambition « à partir de là où les gens vivent » et non pas pour les seules métropoles  mondialisées  …

Comme je le développe dans mon dernier livre « Travailler là où nous voulons vivre » Edition François Bourin (Prix du livre Marianne d’Or 2018), je suis plus que jamais convaincu que nous réamorcerons un projet politique en repensant la carte des territoires ; en structurant nos ambitions, autant autour des villes moyennes que des métropoles ; en bâtissant une économie mieux distribuée, adossée à nos cultures et à nos avantages comparatifs ; en mettant l’innovation au service des choix de vie de chacun et non l’inverse … De nombreux indices plaident en faveur d’un redéploiement de nos ambitions et de nos politiques : l’impasse métropolitaine, l’appétence des Français pour des choix de vie plus équilibrés, l’enjeu environnemental ou la tension budgétaire vers laquelle nous conduit tout droit le modèle actuel. C’est sur ces bases que nous devons lancer le débat et lui donner la hauteur de vue que la France et les Français méritent.

Echange avec les Gilets-jaunes de Nogent-le-Rotrou (28) : Revisitons la notion de progrès

Je me suis arrêté sur un rond-point de Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir) pour discuter avec des Gilets-jaunes. Je me présente à eux. Mon statut de « Maire de Neuilly » appelle un temps d’adaptation pour amorcer le dialogue mais au bout de quelques minutes nous échangeons avec franchise.

L’équipe de Gilets-jaunes présente sur ce rond-point (au bord de la D923, en face du Mac Do de Nogent-le-Rotrou) est sans doute assez représentative du mouvement : Des profils différents mais en commun un profond sentiment d’injustice et beaucoup de détermination. « Je gagne 1500 EUR avec 25 ans de boite » me lance un des Gilets-jaunes ; « On nous méprise » me dit un autre ; « Avec les grandes régions, il faut faire le double de kilomètres pour emmener mon fils faire du sport » me dit une mère de famille etc. Les phrases fusent : les propos vexatoires du Président de la République, la vaisselle de l’Elysée ou le salaire de Carlos Ghosn s’enchainent comme les marqueurs de cette distance entre deux France. Je parle de mon dernier livre, on me met sous les yeux celui des sociologues Pinçon-Charlot qui circule autour du rond-point – plus militants que chercheurs – sympathisants du Front de Gauche, ils dénoncent par des raccourcis une oligarchie au service des riches dont Emmanuel Macron serait un des promoteurs. Le dialogue est compliqué. J’essaie d’expliquer qu’il ne faut pas tomber, ni dans les caricatures, ni dans l’opprobre, que le constat des fractures est largement partagé et qu’ils ont eu le mérite de crever l’abcès : l’abandon des territoires, la désindustrialisation, l’affaiblissement des services publics, la verticalisation du pouvoir et bien entendu la paupérisation de classes moyennes qui deviennent la variable d’ajustement d’un « nouveau monde » sont autant de dérives incontestables. Les Gilets-jaunes incarnent indéniablement les fractures engendrées par des années d’immobilisme. C’est en cela qu’ils sont légitimes. Je défends auprès d’eux cette idée que le surpoids de l’Etat – par son impact sur les charges des entreprises comme sur celles des ménages – est une des causes du délitement auquel on assiste. Le débat s’engage. Certains d’entre eux accusent d’abord les multinationales, puis l’Europe, d’autres admettent que l’obésité de l’Etat a progressivement bloqué la France, tous ont le sentiment qu’on les a oublié, qu’ils sont méprisés et inutiles.

On fait une photo, je salue les nouveaux arrivants sur le rond-point et on reprend les échanges entrecoupés de brefs coups de klaxons en signe d’encouragement.

Au fil du dialogue je comprends qu’il y a trois types de revendication et par conséquent qu’il devra y avoir trois niveaux de réponses : celle qui relève du symbole et qu’aucune augmentation pécuniaire ne viendra satisfaire ; c’est une sorte de prérequis pour rétablir la confiance ; celle qui concerne le court terme,, voire l’urgence, dont je perçois combien les mesures récentes annoncées par le Président de la République n’ont pas vraiment convaincu, sans doute par leur imprécision ; et celles qui façonneront l’avenir pour bâtir un modèle de société qui redéploie une ambition dans tous les territoires plutôt qu’il ne la concentre dans quelques villes au détriment de ce que la France compte de plus singulier. Quand au « Grand débat national », il semble très loin de faire l’unanimité. Son appellation trahit déjà une verticalité qui en fait d’emblée un objet suspect ; comme si le fait d’être « grand » et « national » le mettait hors de portée. Je persiste à croire qu’on aurait gagné à démarrer le débat « d’en bas » plutôt que d’avoir dès le départ cette marque de fabrique gouvernementale.

« Nous ne sommes pas dans le même bateau, vous êtes le maire de Neuilly » me lance alors un des Gilets-jaunes, laissant entendre que je ne peux pas les comprendre, que notre conversation n’est qu’un pis-aller. « Si, nous sommes dans le même bateau – lui répondis-je – car, que vous le vouliez ou non, ce bateau c’est la France et nous devons, vous comme moi, vous avec moi, quoiqu’il arrive, le mener à bon port (…) Sortons de la lutte des classes, notre avenir ce n’est pas les riches contre les pauvres, ni les métropoles contre les territoires mais une prospérité harmonieuse qu’il faut réinventer dan un monde qui a profondément changé ». En les écoutant et en répondant, je mesure la nécessité de revisiter ensemble la signification du mot progrès et de faire en sorte que nous en ayons la même définition. Le progrès ne peut plus se laisser enfermer dans autant de silos, isolés les uns des autres : celui des bénéfices, celui du pouvoir d’achat, celui de l’environnement ou celui de l’innovation. Comme si chacun avait « son » progrès. Aucun « grand débat » ne prospérera sans que le « progrès » ne soit libéré des quiproquos dont il fait l’objet. En voulant faire de la France une « startup nation » je mesure – depuis le rond-point de Nogent-le-Rotrou, au bord de la D923 – combien le Président de la République, probablement sans le savoir, a alimenté ce quiproquo.

« Nous craignons le passage en force, me dit un autre, nous voulons nous en sortir … »

« Tout le monde doit en sortir – lui répondis-je – et par le haut »

Je sors de cette rencontre avec un double sentiment : de colère et d’espérance. De colère d’abord, car il aura fallu attendre cette crise des Gilets-jaunes pour s’intéresser aux territoires et à ceux qui y vivent, alors que nous aurions pu anticiper ces mutations. Une colère d’autant plus forte que le retard sera plus difficile à combler, que notre dette est importante et qu’elle diminue d’autant les capacités d’investissements dont nos territoires ont besoin. Mais il n’est pas trop tard, des solutions existent.

Je sors aussi de cet échange, paradoxalement, avec un profond sentiment d’espérance. Car l’interpellation des Gilets-jaunes peut être un point de départ. Ils sont les lanceurs d’alerte dont la France avait sans doute besoin pour définir un projet qui ait du sens. Ils peuvent être ceux qui nous font prendre conscience qu’une perspective n’est politique que si elle considère que chaque Homme est une chance plutôt qu’une charge. Ils posent une question qui ne relève pas de « cahiers de doléances » mais du destin universel que nous voulons sincèrement partager.

20-1-12,9,0

« Une logique de guichets se substitue à une logique de projets »

INTERVIEW. Le maire de Neuilly est favorable au « grand débat » lancé par Macron pour répondre à la colère des Gilets jaunes. Mais il déplore la méthode.

Propos recueuilis par Jérôme Cordelier

Le 
Dans son livre Travailler là où nous voulons vivre(Éditions Francois Bourin), paru juste avant la crise des Gilets jaunes, Jean-Christophe Fromantin défendait un grand projet politique qui marie nouvelles technologies et organisation territoriale. Aujourd’hui, le maire (DVD) de Neuilly-sur-Seine veut prendre sa part au « grand débat national » que le président Emmanuel Macron met sur les rails. La consultation, qui devrait durer trois mois et démarrer dans les jours prochains dans les mairies, devrait aborder quatre grands thèmes (transition écologique, fiscalité, organisation de l’État, et démocratie et citoyenneté, dont l’immigration). Pour l’instant, Jean-Christophe Fromantin reste circonspect sur la façon dont le débat s’engage….

Le Point : Qu’attendez-vous de cette consultation  ?

Jean-Christophe Fromantin : Le problème est qu’Emmanuel Macron a ouvert la boîte de Pandore par ses annonces précipitées. Il y avait deux manières d’aborder les choses. Soit en satisfaisant des revendications catégorielles. Soit en entraînant les Français dans un vrai débat de fond et de long terme sur notre modèle de société. Las, le président a choisi la première option. Et il risque de subir les demandes inflationnistes de chaque catégorie sociale. Une logique de guichets se substitue à une logique de projets. Et les problèmes de fond, qui se posent à nous depuis des années, demeurent, à savoir : comment reconfigurer la France dans ce monde qui a changé ? Comment rendre notre pays prospère et que cette prospérité profite à tous ses territoires, à tous ses citoyens où ils souhaitent vivre et pas seulement ou l’on voudrait qu’ils vivent ? Dans ce grand débat, les Français doivent apporter des éléments. Comment percevez-vous pour vous et vos enfants les enjeux d’éducation, de formation, de mobilité, d’organisation des services publics ? Comment imaginez-vous votre intégration dans ce processus à long terme de transformation du pays ? Si l’on reste dans une logique de guichets, chacun se bornera à demander plus d’argent, plus d’avantages, plus de loisirs, plus de moyens pour consommer. Et l’on passera à côté des questions essentielles.

Concrètement, comment faut-il organiser ce débat ?

Le pouvoir s’est rendu otage du temps. On ne traite pas une question aussi importante que la mutation du modèle de société pour la France en 15 jours de préparation et 3 mois de débat, le tout engagé dans la précipitation. Il faudrait se donner toute l’année 2019 pour poser les termes, puis attendre 2020 pour ouvrir le débat.

Mais nous sommes en pleine crise, il faut agir vite…

C’est le problème : on travaille sous la pression. Mais regardez comment les réponses de court terme données de la bouche du président dans son allocution deviennent confuses, voire contradictoires, dans la mise en œuvre. Et quand ces annonces vont passer à la moulinette parlementaire, elles deviendront encore plus illisibles. C’est à Emmanuel Macron, et à lui seul, de mener ce débat, en allant à la rencontre des Français, et pas seulement en trois mois… Peut-être pourrait-il en amont, pour préparer le terrain, s’entourer dans chaque région de médiateurs, personnalités reconnues dans leur environnement comme neutres, sages et intégrées au tissu économique et social…

Faut-il libérer la parole ?

À condition que cela ne devienne pas l’auberge espagnole ! Les discussions doivent être organisées. À ce sujet, l’approche par thèmes ne me paraît pas pertinente : vous créez des silos ! Le rôle du président de la République est de transcender tous les paramètres de la société. C’est l’avenir de la France et de sa place dans le monde qui est en jeu, tout de même ! Pourquoi cantonner cette discussion à seulement quatre thèmes génériques ? La santé et la sécurité sont les premières préoccupations des Français, et on ne va pas en parler, c’est insensé !

Lancer une telle consultation génère forcément des mécontents, surtout dans un pays de râleurs comme le nôtre. Exercice quasiment impossible à gérer, non ?

Tout dépend comment on s’y prend. Dans la plupart des entreprises, on élabore des plans stratégiques à 10 ou 20 ans, pourquoi pas pour le pays ? La question qui nous est posée à tous est la suivante : quel doit être le projet stratégique de la France à 20 ans ? Chacun doit pouvoir intervenir dans ce débat à partir de l’endroit où il vit et de la façon dont il pense. Elle n’a même pas commencé que la discussion est déjà enfermée dans quatre thèmes. De plus, dès le départ, le pouvoir se prend les pieds dans le tapis en ne tenant pas la date d’ouverture des discussions parce que celle-ci a été lâchée dans la précipitation… Pour l’instant, c’est mal engagé.

Neuilly vote son budget 2019 en conjuguant une grande rigueur de gestion et des investissements d’avenir

Mercredi 12 décembre, le Conseil municipal de Neuilly-sur-Seine, a voté son budget primitif 2019.

Ce budget s’inscrit dans la continuité des principes arrêtés par le maire depuis son élection en 2008, à savoir : Une maîtrise des dépenses, une épargne forte, un gel de la fiscalité et un programme d’investissements d’avenir. Cette discipline budgétaire a été récemment remarquée à la fois par la Direction Générale des Finances publiques qui souligne une très bonne maîtrise des dépenses par la ville, et par l’agence de notation Moody’s, qui a attribué à Neuilly la meilleure note qu’une commune puisse obtenir (Aaa3)

Pour 2019 ces principes se concrétisent par une stabilité des charges générales qui permettent, grâce à des économies nouvelles de l’ordre de 1,7 MEUR, non seulement d’absorber les augmentations réglementaires et indiciaires ou les perspectives d’inflation mais aussi de financer le recrutement de 12 nouveaux effectifs de police municipale et d’améliorer d’une manière générale la qualité de services publics.

L’année 2019 est également marquée par le lancement d’investissements structurants comme la reconfiguration de l’avenue Charles de Gaulle, la création du nouveau complexe sportif du boulevard Koenig ou la rénovation en profondeur de l’école Michelis. Ces investissements seront financés grâce à une forte capacité d’autofinancement de l’ordre de 13 MEUR et par un recours à l’emprunt.

Enfin, suite au succès de son recours au Conseil d’Etat contre la répartition de la péréquation, la ville s’est vue notifier l’annulation de 26 MEUR de prélèvements. Dès 2018, 9 MEUR ont été annulés. Par précaution, le solde de 17 MEUR n’a pas été intégré au budget primitif 2019, bien que son remboursement vienne d’être confirmé par le Préfet des Hauts-de-Seine.

 

La taxe d’habitation continuera à être gelée pour la 9èmeannée consécutive.

 

« Grâce à une grande rigueur de gestion, malgré des prélèvements toujours plus lourds et une baisse des dotations de l’Etat, le budget de la ville montre qu’il est possible de conjuguer un haut de niveau de service et des investissements d’avenir sans accroitre la pression fiscale ni atteindre les niveaux de dette auxquels les acteurs publics nous ont malheureusement habitués »rappelle Jean-Christophe Fromantin

12 milliards … pour calmer les Giles jaunes ou pour l’avenir ?

En annonçant une série de mesures sociales très concrètes en réponse aux Gilets jaunes, on se félicite qu’un coup de frein soit donné au blocage du pays mais on peut aussi se poser la question de la portée de ces mesures. Autrement dit : Répondent-elles à l’avenir autant qu’à l’urgence ?

Rien n’est moins sûr.

Ce qui surprend de la part d’un Président qui avait fait du développement des entreprises et de la maîtrise des comptes publics son antienne, c’est qu’il a, en 13’ chrono, changé radicalement de cap. Car, les mesures proposées – en alourdissant de plus de 10 milliards les comptes publics – signent le grand retour de l’Etat-providence. Ces mesures sont d’autant plus étonnantes qu’elles auront inévitablement un double effet d’entrainement : sur l’ensemble des salaires, faibles et moyens – ceux qui ne bénéficient pas de la prime d’activité – qui vont légitimement prétendre à une hausse équivalente (entre 5 et 10%) ; et sur les entreprises et les ménages qui sont ceux qui, in fine, paieront les largesses de l’Etat. C’est-à-dire « nous ».

Comme l’Etat renonce toujours à faire des économies, on agit depuis des années tel un système de vase communiquant, en prenant au gré des crises et des urgences, entre les poches des Français, les caisses des entreprises ou les comptes sociaux. Nous sommes incapables d’amorcer une politique qui agisse à la fois positivement sur les équilibres budgétaires, sur le train de vie des Français et pour la compétitivité des entreprises.

Par ailleurs il est à craindre que cette séquence du quinquennat Macron, marque un stop à toutes les réformes de nature à diminuer la part de dépenses publiques dans le PIB, les seules grâce auxquelles la France pourrait se créer des marges de manœuvre pour préparer l’avenir.

Je reste pour ma part convaincu qu’une voie existe. Elle suppose un agenda qui concilie deux dimensions :

Celle de l’avenir qui passe par un allégement de l’organisation publique pour plus d’efficacité et moins de fiscalité pour les ménages et les entreprises ; par une nouvelle politique d’aménagement du territoire pour permettre aux Français de réussir là où ils vivent ; et par une mobilisation de l’épargne pour financer un programme d’infrastructures et d’investissement dans toutes les régions de France de 60 à 90 milliards.

En attendant ces réformes de structure, des mesures de court et du moyen terme visant à alléger l’ensemble des prélèvements pourraient être prises : Une baisse des charges sociales compensée par une hausse de la TVA à l’exception de celle visant une série de produits de consommation courante ; et la création d’un bouclier social, à périmètre constant, en agrégeant la plus grande partie des aides sociales actuelles souvent dispersées et inefficaces.

La réponse donnée aux Gilets jaunes est pour l’instant une réponse technique. Le Président annonce un « contrat avec la nation ». Il est urgent, car la France n’aura pas les moyens de mettre des milliards sur la table au gré des  colères, fussent-elles légitimes; elle a surtout besoin d’une réponse politique dont la prospérité durable pour tous sera le cap.

Marianne d’Or pour mon livre

Le 4 décembre 2018

COMMUNIQUE DE PRESSE

 

Jean-Christophe Fromantin reçoit une Marianne d’Or pour son livre

« Travailler là où nous voulons vivre – Vers une géographie du progrès »

Aux Editions François Bourin

 

Mercredi 5 décembre, c’est à l’Hôtel Scribe-Paris-Opéra que Jean-Christophe Fromantin recevra en fin de matinée une Marianne d’Or pour son dernier livre « Travailler là où nous voulons vivre – Vers une géographie du progrès » paru récemment aux Editions François Bourin.

 

Dans son nouvel essai, l’auteur revisite le sens du progrès. Il développe l’idée que nous allons passer d’un modèle « là où nous devons vivre »au modèle « là où nous voulons vivre », mieux à même de répondre à notre aspiration au bonheur, d’intégrer les enjeux environnementaux, de réveiller notre diversité culturelle et de revitaliser une économie qui devient stéréotypée.

Il explique comment les technologies permettent d’opérer cette authentique révolution qui consiste à se mettre au service de nos choix de vie et non l’inverse. Il trace les contours d’une vision politique moderne et des mesures concrètes qui permettront de mettre en œuvre ce parcours vers une vie meilleure.

 

« L’innovation va permettre de passer d’un modèle de concentration urbaine à celui d’un redéploiement vers les territoires. C’est un mouvement indispensable pour rééquilibrer une situation qui nous conduit dans une impasse économique, sociale et environnementale (…) Alors que l’actualité démontre l’attente d’une perspective globale de développement de toute la France, je suis très heureux de recevoir cette Marianne d’Or qui corrobore ma conviction que nos territoires et ceux qui y vivent sont une chance plutôt qu’une charge »déclare le Maire de Neuilly-sur-Seine.

 

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Créé en 1984 par Edgar Faure, le Concours des Marianne d’Or récompense les Maires et Présidents de Collectivités locales pour les actions exemplaires qu’ils mènent dans différents domaines. Ces prix renforcent chaque année la gouvernance de proximité et l’excellence des services publics locaux. En 2018, Alain Trampoglieri initie un prix littéraire dont l’ouvrage, écrit par un élu, donne du sens au mandat local et des arguments indispensables aux citoyens et décisionnaires locaux.

 

« Le Prix Marianne d’Or vise à promouvoir chaque année un ouvrage signé par un élu local qui contribue à mettre en perspective les pouvoirs locaux et dont l’intérêt s’adresse à tous les citoyens qui s’investissent et innovent dans leurs territoires et imaginent la société modèle de demain (…) L’ouvrage primé devra donner du sens et éviter la désertion de l’enjeu municipal »rappelle Alain Tramploglieri, Délégué général des Marianne d’Or.

 

Contact presse : Philippe Cuesta : 06 86 38 92 32

 

 

Il appartient au Président de la République de réconcilier ce qui s’oppose et d’en faire le point de départ d’un renouveau

La désespérance de ceux dont la violence est l’expression m’inspire un double sentiment de colère et de tristesse. Nous ne pouvons pas nous résigner à voir non seulement Paris en feu mais toute la France encalminée dans le doute et la défiance. Mais aux émotions doivent succéder l’esprit de responsabilité et le retour à la raison : c’est dans une volonté commune de réconciliation que nous devons nous engager.

Pour opérer cette réconciliation il convient de répondre à une double urgence, celle de l’instant comme celle de l’avenir, car l’un et l’autre sont – en particulier dans cette crise –intimement liés.

L’urgence d’aujourd’hui est de condamner la violence, sans réserve, et d’appeler à ce que la justice passe. Il revient aussi au Président de la République, dans un esprit d’apaisement, de suspendre les mesures incriminées et d’inviter au dialogue dans la sérénité.

Cette réconciliation passe par une autre urgence : celle d’une mise en perspective de ce que nous voulons faire de la France. Car, plus qu’une taxe de trop, c’est l’absence de perspectives pour des millions de Français qui sédimente depuis des années les inquiétudes dont les manifestations actuelles révèlent l’ampleur. Aller vers un monde plus durable est une nécessité, mais quel en sera l’impact sur les modes de vie des uns et des autres ? Quand cette orientation apparaît comme une régression plutôt que comme un progrès, il est légitime qu’elle suscite la colère de ceux qui ne voient dans cette injonction que ses effets négatifs. Ils n’en contestent pas la nécessité, mais force est de constater que la désindustrialisation, l’abandon des villes moyennes et la fermeture des services publics leur donnent raison. Ce sentiment de régression est d’autant plus perceptible que les stéréotypes de « bobos parisiens », de « start’uppers » ou de « néo-urbains » apparaissent comme les icônes du nouveau monde. Si on y ajoute un pouvoir incarné par une caste dont l’entre soi est une raison d’être, alors il est logique que l’inquiétude se transforme en colère.

La France n’est pas une « start’up nation ». Réduire sa géographie à un incubateur, cela revient à passer en pertes et profit ses atouts authentiques, sa culture et son héritage, mais aussi à exclure la majorité des Français d’un projet de société. Or, qu’y a-t-il de pire que de se sentir déclassé, oublié ou abandonné, si ce n’est de se sentir inutile ?

La France et les Français aspirent légitimement à participer au développement durable. Les idées même de prospérité et de pérennité participent de ce que chacun souhaite vivre. L’enjeu relève de notre capacité à intégrer cette idée dans un progrès partagé par tous. Nos territoires et nos métropoles, nos villes et nos villages, sont les composantes d’une même France, d’une même ambition et d’une même politique. Aimer la France suppose d’en apprécier toute la diversité et de faire en sorte que chaque Français en soit un des acteurs essentiels.

La crise actuelle est sans doute une opportunité ; celle de dessiner un modèle de société qui réconcilie ce qui aujourd’hui s’oppose : les Français et leur avenir dans la mondialisation; les territoires et les métropoles dans une nouvelle géographie politique; notre patrimoine avec ce que les technologies peuvent nous offrir pour qu’il rayonne davantage.

En expliquant aux Français qu’ils sont une chance plutôt qu’une charge ; en liant leur propre destin à celui de la France dans une ambition enracinée et visionnaire, le Président de la République doit faire de cette séquence le point de départ d’un renouveau.

Assemblée générale de TEM : analyse et perspectives

L’Assemblée générale de Territoires en Mouvement s’est déroulée le 28 novembre dans un contexte de crise que nous avions anticipé dès la création de notre mouvement. La vision réductrice d’une France centralisée, en voie de métropolisation et d’une économie focalisée sur les technologies devait un jour ou l’autre faire réagir tous ceux qui, dans les périphéries urbaines, les villes moyennes et le monde rural, sont tenus à l’écart de cette évolution. Et il n’est pas besoin d’être, ni un géographe, ni un économiste, pour observer cette démission de l’Etat vis à vis de nos territoires. Après la fermeture des usines, nous voyons l’abandon des villages, l’éloignement des services publics, le déclin des villes moyennes, la fermeture des commerces et la dérive des banlieues … Le nouveau monde, incarné dans la « nouvelle économie », participe de la formation de nouvelles richesses individuelles et d’un appauvrissement collectif. Le bien commun n’est plus qu’un concept désuet. L’individualisme et la performance personnelle sont les codes de ce nouveau monde, stéréotypé, aseptisé, virtuel et financier …

Depuis quelques années nous défendons un autre modèle. Nous pensons qu’il faut articuler les territoires et les métropoles pour qu’ils se complètent et participent de l’émergence d’une économie singulière, mieux distribuée, moderne, au service des avantages comparatifs que notre culture et nos savoir-faire ont façonné avec le temps. Nous proposons une grande politique de revalorisation de notre patrimoine. Nous défendons une nouvelle architecture territoriale mieux adaptée aux défis actuels et plus économe en matière de dépense publique; nous appelons une ambition nouvelle pour l’aménagement du territoire et une politique de redistribution plus incitative; nous proposons de réconcilier deux pivots indispensables pour notre développement, les villes moyennes pour ce qui relève des politiques de proximité et les métropoles pour opérer la connexion  de nos territoires avec le monde ; nous défendons l’innovation pour qu’elle soit au service d’un progrès authentique et d’un développement pérenne. Nous appelons une perspective européenne au service de nos territoires et de ceux qui y vivent.

En 2019, nous défendrons l’ambition européenne pour autant qu’elle s’enracine dans le substrat historique et culturel qui donne à l’Europe sa raison d’être. Nous voulons une Europe qui réconcilie les territoires avec les enjeux de la mondialisation, dont les Etats soient solidaires pour faire face aux nouvelles hégémonies financières ou technologiques issus des grands blocs. Nous défendrons un capitalisme de long terme pour une prospérité durable et un bien-être social. Nous pensons, comme Robert Schuman l’avait anticipé dans sa déclaration de 1950, que l’Europe se développera dans une relation prospère avec le continent africain.

PS : Le PV de l’AG est à disposition des adhérents à jour de cotisation qui le souhaitent


Lettre ouverte au Président de la République en réponse à son courrier du 16 novembre 2018 aux Maires de France

Jean-Christophe FROMANTIN

Maire

 

 

Emmanuel MACRON

Président de la République

Palais de l’Elysée

Rue du Faubourg Saint-Honoré

75008 PARIS

 

 

 

Monsieur le Président de la République

 

Je viens de recevoir la lettre que vous avez adressée aux Maires de France.

Vous évoquez la « DGF », la « DSIL », la « DETR », la taxe d’habitation et la contractualisation ; vous rappelez également l’existence d’un grand ministère des territoires au service des Maires. Tous ces éléments participent effectivement de nos préoccupations quotidiennes.

 

Pour autant votre communication passe, me semble-t-il, à côté du sujet essentiel de la part du Président de la République que vous êtes : Celui de votre vision des territoires et de leur avenir dans un monde qui a profondément changé.

C’est sans doute l’absence de réponse à cette question fondamentale qui provoque aujourd’hui les inquiétudes des populations dont nous sommes les premiers interlocuteurs.

 

Car, à l’heure où se combinent deux phénomènes de métropolisation et de digitalisation, porteurs de risques de nivellement culturel, de désertification, d’isolement et d’exclusion des moins qualifiés, il est légitime de s’interroger.

Que restera-t-il de nos villages, de nos villes moyennes et de nos territoires dans les années à venir ? Qu’en sera-t-il de la vie dans les métropoles si la concentration urbaine se réalise au détriment de l’environnement, de la qualité de vie et de l’équilibre des territoires, dans une compétition mondiale vide de sens ? Qu’en sera-t-il de la modernité si elle nous conduit à perdre toute authenticité culturelle qui fait la richesse du monde et à déraciner les femmes et les hommes souvent au péril de leur dignité et de leur bonheur ?

 

Aujourd’hui la politique est pauvre sur ces questions. Elle est pratique, technique, ou comptable ; elle est aussi conjoncturelle ou émotionnelle, mais il lui manque, me semble-t-il la profondeur indispensable pour ne pas laisser nos communes subir cette période de transformation qui mérite notre mobilisation comme vous le souhaitez.

Votre politique territoriale aura du sens si elle défend une certaine idée du progrès, inspirée par les valeurs de notre République, par l’histoire et la géographie de notre pays, par les talents des Français. Elle sera pertinente seulement si elle permet à chacun d’être heureux là où il vit ou là où il souhaite vivre.

 

Cette attente d’une France mieux distribuée, connectée au monde, configurée pour que tous les territoires bénéficient des leviers d’innovation, attentive à ce que chacun retrouve un lien social et une qualité de vie, inscrite dans une perspective de développement durable, accueillante pour ceux qui la visitent comme pour ceux qui voient dans ses valeurs une espérance, appelle un renversement de paradigme. Elle doit s’incarner dans un projet de société ; elle doit irriguer toutes nos politiques publiques afin de permettre un développement cohérent et harmonieux de tous les territoires. Cela passe par la revalorisation de notre patrimoine matériel et immatériel ; par une nouvelle politique d’aménagement du territoire dans toutes ses dimensions logistique, administrative ou numérique ; par un programme d’investissement ambitieux porté avec les Français ; par des politiques de solidarité de proximité.

 

C’est cette vision que nous attendons de votre part. Celle de la place de nos communes dans un monde dont l’uniformisation risque, faute d’ambition, d’anéantir la diversité de nos territoires et de toutes les richesses humaines, sociales et économiques dont les Maires se sentent les dépositaires.

 

Je suis convaincu que l’enjeu est là. C’est cette ambition que vous devez porter avec autant de conviction que celle que vous mettez à défendre l’idée européenne.

 

Je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, en l’expression de ma haute considération.

 

 

 

 

 

Jean-Christophe FROMANTIN

Nous allons passer d’un modèle « là où nous devons vivre » au modèle « là où nous voulons vivre »

Dans mon prochain Essai – « Travailler là où nous voulons vivre – vers une géographie du progrès » (Ed. François Bourin)  – je questionne le primat métropolitain et plaide pour un modèle mieux distribué ; j’interpelle sur les opportunités nouvelles qu’ouvre l’innovation pour améliorer nos modes de vie.
J’oppose au modèle de concentration urbaine « là où nous devons vivre », obsolète et hors-sol, celui de redéploiement géographique, « là où nous voulons vivre », mieux à même de répondre à notre aspiration au bonheur, d’intégrer les enjeux environnementaux, de réveiller notre diversité culturelle, de revitaliser une économie qui devient stéréotypée et de restaurer des relations sociales qui tendent aujourd’hui à s’artificialiser.
J’explique comment les technologies permettent d’opérer cette authentique révolution qui consiste à se mettre au service de nos choix de vie et non l’inverse. Je suis convaincu que si nous n’opérons pas ce retournement alors, la combinaison « métropolisation + digitalisation » sera destructrice et nous conduira vers une forme d’aliénation.
Je corrobore cette approche par de nombreuses références, des analyses et des signaux forts. Mais aussi par des exemples des formidables innovations qui, dans nos vies quotidiennes comme dans notre travail, vont permettre d’opérer cette amélioration de nos modes de vie
Je fais de nombreuses digressions vers les philosophes, la doctrine sociale de l’église, sur les thèses de Simone Weil et de nombreux auteurs qui réfléchissent sur le sens de l’innovation afin de tendre vers un véritable progrès, et d’en stabiliser les fondations.
Enfin, je trace les contours d’une vision politique nouvelle et des mesures concrètes qui permettront de mettre en oeuvre ce parcours vers une vie meilleure.
EN LIBRAIRIE LE 8 NOVEMBRE

Le Grand Paris et les territoires en panne … !

[COMMUNIQUE DE PRESSE]
Les informations qui annoncent un gel du Grand Paris tel qu’il est actuellement organisé – si elles sont confirmées – seraient problématiques. En effet l’attentisme que cela provoque, les coûts de structure qu’engendre la multiplication des strates (communes/ EPT/ Départements/ MGP/ Région/ services déconcentrés de l’Etat/ syndicats intercommunaux) mais aussi la faible lisibilité pour la population d’une gouvernance aussi complexe appellent, pour le moins, que le Gouvernement engage une trajectoire de simplification.
« S’il est avéré que le Président de la République, après avoir reçu et donné des garanties de maintien à chaque représentant des EPT, de la métropole et des départements, ne souhaite pas décider pour ne pas fâcher, cela marque la fin d’une approche volontariste de sa part » regrette le maire de Neuilly et Conseiller métropolitain.
Cette indécision pose également le problème de l’équilibre financier de l’articulation intercommunalité (EPT)/MGP dont les conditions de financement ne sont plus réunies pour assurer leurs missions.
Enfin cette immobilisme s’ajoute à une série de d’évolutions qui tendent à neutraliser l’initiative territoriale comme la contrainte de la contractualisation, la privation des communes du levier fiscal, l’encadrement normatif, les multiples transferts de charges non compensées ou la complexité des textes et des règles qui s’imposent de plus en plus aux élus.
« L’initiative #BalanceTonMaire est totalement irresponsable, au delà du fait qu’elle se réduit à une approche purement fiscale, en totale méconnaissance des projets, des contraintes et des transferts auxquels les communes doivent faire face, marque une détérioration de la confiance dans l’engagement local pourtant indissociable du bon fonctionnement de notre démocratie » alerte Jean-Christophe Fromantin

[communiqué] Neuilly : Baisse des dépenses, autofinancement important, fiscalité basse …

La Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP) vient de publier son « analyse financière simplifiée 2017 » de la Ville de Neuilly.

Elle relève des économies importantes réalisées sur les dépenses ; des marges de manœuvre pour autofinancer les investissements ; une fiscalité parmi les plus basses de France.

Les principaux extraits de ce rapport :

En matière de fonctionnement :

  • « Une gestion saine, équilibrée et maîtrisée des dépenses » ;
  • « La baisse des charges de fonctionnement de la ville de -9,7% depuis 2013 » ;
  • « Les recettes plafonnent en raison d’une baisse des dotations (de l’Etat) et de forts versements aux fonds de péréquation. Cette réserve est à nuancer compte tenu de la décision que nous avons obtenue, au printemps dernier, du Conseil d’Etat d’annuler 10 M d’EUR de prélèvement annuel » ;
  • « Très faiblement endettée, la ville peut consacrer la quasi-totalité de ses ressources au financement des investissements » ;
  • « Les ressources fiscales sont plus faibles par habitant que pour chacune des strates de comparaison (Département, Région, National) alors que les fondamentaux (bases et taux) accusent un rendement très supérieur aux moyennes » ;
  • « En EUR/habitant, la ville se distingue par un niveau élevé de ventes et d’autres produits signe d’une offre fournie de services publics et d’une gestion optimisée de son patrimoine et de son espace public » ;
  • « Les charges de fonctionnement sont maîtrisées, les charges de personnel sont inférieures aux moyennes régionales et départementales, les charges financières se révèlent particulièrement contenues (…) Les charges générales atteignent leur niveau le plus bas en 2017 ».

En matière d’investissement :

  • « Le taux de CAF (Capacité d’autofinancement) s’établit à 15,6%, ce qui constitue un taux correct. Il est de 218 EUR/h à Neuilly contre 41 EUR/h pour le département et 77 EUR/h pour la région » ;
  • « 98,6% des ressources d’investissements sont consacrés aux équipements contre 78,9% pour la strate régionale ».

En matière de fiscalité :

  • Les taux sont beaucoup plus faibles que la moyenne régionale
    • 12,57% pour la Taxe d’habitation, contre 21,89% pour la strate régionale
    • 5,08% pour la Taxe foncière, contre 17,23% pour la strate régionale
    • 4,12% pour la Taxe sur le foncier non bâti, contre 43,37% pour la strate régionale

La DGFiP souligne également un taux de réalisation des recettes de fonctionnement supérieur à 110%, ce qui confirme que les prévisions budgétaires de la ville sont construites sur des hypothèses prudentes.

Rapport Castro sur le Grand Paris : nostalgie, nostalgie …  

S’il est difficile de ne pas être d’accord sur le diagnostic posé par Roland Castro sur le Grand Paris, il est en revanche compliqué d’en comprendre les ressorts.

S’il a raison sur le constat – le climat, l’isolement ou les technologies interrogent notre vision du Grand Paris, il surprend sur la proposition ; il extrapole le Paris d’hier alors que nous avons besoin urgemment d’inventer le Grand Paris de demain et, surtout, de l’intégrer dans une perspective nouvelle d’aménagement du territoire.

Avec poésie et nostalgie, Roland Castro redistribue les bistrots parisiens, prolonge les bords de Seine, dessine l’A86 comme l’avenue Foch, repense des « cathédrales laïques », restaure l’architecture, met la Présidence de la République en Seine-Saint-Denis et réintroduit l’agriculture urbaine. Cette approche inspirée de ce qui a façonné l’histoire de Paris dilue naturellement la capitale et sa banlieue dans un nouveau « Paris » dont on saisit mal la modernité et l’ambition.

Car ce rapport passe à côté de « l’essentiel » : sur la pertinence et l’avenir des métropoles actuelles, sur l’aménagement du territoire et sur l’évolution concrète du Grand Paris.

 

  • La première question touche au rôle même des métropoles au XXIème siècle. Roland Castro part du principe que la concentration urbaine est toujours synonyme de progrès. S’il n’est pas contestable que les métropoles jouent un rôle de pivot dans la mondialisation, plusieurs dérèglements relativisent cette approche : isolement des catégories les plus vulnérables, exclusion sociale, développement asymétrique, îlots de chaleur à fort impact environnemental, nivellement culturel et économie stéréotypée qui disqualifient progressivement nos avantages comparatifs. Par ailleurs, plusieurs phénomènes posent la question de l’avenir des métropoles et corroborent la nécessité d’une approche globale de l’aménagement du territoire : la recherche de qualité de vie et l’attirance croissante vers des villes d’équilibre, le commerce en ligne, le travail à distance ou l’émergence d’une nouvelle industrie ouvrent un paradigme qui appelle une approche « disruptive » de l’articulation entre les métropoles et les territoires.
  • La deuxième question tient à la complexité de la situation actuelle du grand Paris. L’empilement des communes, des intercommunalités, des départements, de la métropole du Grand Paris, de la région Ile de France, des services déconcentrés de l’Etat et le poids politique et administratif de la ville de Paris rendent la gouvernance actuelle dispendieuse et sans valeur ajoutée. Si l’idée des « coalitions de communes » proposée par Roland Castro est sympathique, elle ne résout en rien la situation compliquée dans laquelle nous nous trouvons. Le rapport n’aborde aucune des questions concrètes et pratiques, politiquement et institutionnellement, que les élus et les citoyens posent en termes de gouvernance et de finances publiques.

 

En abordant le grand Paris le Président de la République ouvre inévitablement un dossier beaucoup plus large et décisif : celui du rôle des métropoles, du poids de la capitale, de son ambition pour les territoires et d’une certaine manière de sa vision de la France.

Cette approche globale, moderne et audacieuse de l’avenir de notre pays se pose aujourd’hui avec urgence.

Métropoles : entre doutes et hésitations …

Métropoles : le président hésite, le doute s’installe …

« L’actualité politique sur les métropoles est pour le moins confuse : remise le 25 septembre prochain du rapport « Castro » qui vante la « poésie urbaine », tergiversations sur la gouvernance dont la complexité s’avère contreproductive, retard et désengagement autour du Grand Paris Express et de son financement, hésitations autour de la fusion des départements métropolitains, tensions financières entre les grandes villes et l’Etat etc.

Cette séquence reflète une interrogation profonde sur le rôle et l’avenir réel des métropoles »

 

Les métropoles ne sont plus synonymes de progrès

« Alors qu’il était « tendance » de se comparer à New-York, Berlin, Londres ou Tokyo, force est de constater que le doute s’installe. L’emballement pour les villes-monde s’étiole. La recherche d’une meilleure qualité de vie, l’appétence culturelle, le nomadisme qu’offre les technologies ou l’émergence d’une industrie du futur bousculent les idées reçues. S’il n’est pas contestable que les métropoles jouent un rôle de pivot dans la mondialisation, on constate en revanche qu’elles ne sont plus synonymes de progrès : isolement des catégories les plus vulnérables, exclusion sociale, développement économique et social asymétrique, îlots de chaleur à fort impact environnemental ou nivellement culturel »

 

Un nouveau modèle plus ouvert sur les territoires et mieux connecté au monde

« Tous les indicateurs économiques ou sociaux corroborent l’obsolescence d’un modèle hyper-métropolitain isolé des territoires : les déficits récurrents de la balance commerciale trahissent la banalisation d’une économie métropolitaine dont les avantages comparatifs sont de plus en plus ténus – c’est une des explications à notre retard de croissance ; la permanence d’un chômage de longue durée témoigne d’une exclusion sociale croissante.

Notre prospérité passera par un nouveau modèle de société qui combinera nos atouts culturels et notre potentiel technologique mais aussi une nouvelle construction territoriale mieux déployée et plus équilibrée »

La France doit garder sa compagnie nationale aérienne

La France doit avoir une compagnie aérienne nationale, pour au moins deux raisons. D’abord, pour garantir l’universalité du service : on n’imagine pas que certaines destinations soient inaccessibles à destination ou au départ de la France. Air France doit construire son équilibre en intégrant ces contraintes. C’est ce qui justifie la présence de l’Etat dans sa structure capitalistique.

La seconde raison est plus symbolique. La marque « Air France » est le reflet du savoir-faire français. C’est une emblème qui participe de notre rayonnement économique et culturel à travers les monde. Une compagnie nationale historique comme Air France fait office de vitrine pour le pays qu’elle représente. Elle permet de renforcer la position française à l’international, de renforcer l’image d’une économie dynamique, attractive et compétitive. En outre, disposer d’une compagnie aérienne nationale contribue à conforter la place des aéroports français comme « hub » (plates-formes de correspondance, NDLR) sur la scène mondiale.

Air France traverse en ce moment une crise comme n’importe quelle entreprise peut en connaître. Son héritage, issu de la vieille économie, n’est adapté ni aux nouveaux champs concurrentiels, ni aux nouveaux besoins des consommateurs. Mais la modernisation, engagée ces dernières années par ses PDG Alexandre de Juniac puis Jean-Marc Janaillac, a été ralentie par des inerties propres à une structure étatique – alors qu’en réalité, l’État français ne détient que 14 % de son capital.

On a beau la considérer comme une compagnie nationale, Air France doit donc évoluer au même titre que ses concurrents privés. Elle doit être capable de les concurrencer. Comment faire ? Vaste question. La réforme se fait par petites touches. En réalité, je pense qu’elle est même déjà largement entamée : qui aurait imaginé, il y a quelques années encore, qu’Air France unifierait sous une seule bannière, HOP !, la totalité du réseau des lignes régionales ? Qu’elle créerait une compagnie low-cost ? Qu’elle remettrait en cause autant d’avantages acquis  devenus insoutenables ? Ou bien, que des compagnies chinoises et américaines entreraient au capital du groupe ? Air France doit maintenir l’exigence de qualité qui fait sa réputation.

Tout cela fait partie de la stratégie de l’entreprise et je pense qu’Air France va dans le bon sens. Le mouvement global est encourageant, comme en attestent les chiffres de 2017 et la qualité du service que proposent ses lignes. Le temps joue pour la compagnie : il faut à tout prix éviter que la crise qu’elle traverse en ce moment ne mette un coup d’arrêt au processus de transformation.

Fin de vie : La voie [sans issue] proposée par le CESE questionne le sens des soins et par corollaire le sens de la vie.

La vie est fragile, elle l’est encore plus au début et à la fin du cycle qui nous mène de la naissance à la mort. Et notre projet de société, notre principe de fraternité, est de rester solidaire tout au long de ce processus, d’assurer à chacun, quelles que soient les circonstances, que sa vie sera privilégiée ; en particulier au moment où il est le plus vulnérable. C’est le fondement du lien familial, mais c’est aussi celui du lien social qui unit chacun d’entre nous au plus profond de notre conscience.

La loi Léonetti-Claeys (février 2016) créant des nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie a écorné cette solidarité. En introduisant la sédation profonde et continue jusqu’au décès, elle a bouleversé ce contrat social. Elle a remplacé l’accompagnement des personnes en fin de vie par l’autorisation délibérée de mettre un terme à la vie.

Au nom de la dignité, cette loi nous a fait renoncer à l’exigence humaine de l’accompagnement, au profit d’une sédation finale dont il est impossible d’arrêter les contours, ni de tracer les limites. C’est dans cette faille que vient de s’engouffrer le Conseil économique social et environnemental (CESE) en proposant une « sédation profonde et expressément létale » poussant la provocation jusqu’à faire de cette solution létale une composante intégrale du parcours de soins palliatifs. Les membres du CESE semblent oublier que la fin de vie c’est encore la vie.

Défendre la vie est certainement l’acte politique le plus emblématique que l’on puisse poser. La loi Léonetti de 2005 avait permis d’atteindre un juste compromis pour combattre la douleur et éviter l’acharnement thérapeutique. Cette loi était néanmoins exigeante. Elle appelait à ce que nous développions une véritable politique de soins palliatifs ; elle nous interpellait positivement sur la fin de vie ; elle nous permettait d’éviter la tentation d’un expédient qui risque de satisfaire d’autres attentes que celles liées à la dignité de la personne humaine.

Ne renonçons pas à cette exigence. Car la voie que veulent nous faire prendre les membres du CESE est un profond changement de paradigme : celui qui questionne le sens des soins et par corollaire le sens de la vie.

Très belle allocution du Vice-amiral d’escadre (2S) Bruno Nielly à Neuilly le 24 mars 2018

Mesdames et messieurs les élus,

Monsieur le capitaine de frégate de réserve Fromantin, maire de Neuilly-sur-Seine

Mesdames et messieurs les représentants de l’Etat,

Mesdames et messieurs les officiers, officiers-mariniers et marins d’active et de réserve

Mesdames et messieurs les présidents ou représentants d’associations,

Chères familles et amis de la marine,

Chers stagiaires de la préparation militaire marine « Richelieu »

à qui je m’adresse particulièrement ce matin. Dans quelques instants, je vais vous confier la garde de votre fanion. Mais par ce geste, je vais aussi vous confier la garde de plusieurs symboles.

Vous recevrez d’abord la garde d’un lien historique. D’un lien de mémoire. La mémoire de vos anciens, ceux qui vous ont précédés au sein de cette préparation militaire marine depuis bientôt un demi-siècle et qui servent aujourd’hui notre pays, où qu’ils travaillent, au sein de la marine ou ailleurs. Ils ont forgé l’âme de votre unité. C’est une tâche difficile, car participer aux activités de la préparation militaire demande un engagement personnel fort et constant. Cet engagement, c’est le vôtre aujourd’hui. Maintenir l’âme de la PMM Richelieu au plus haut degré de disponibilité, d’enthousiasme et de service, c’est votre mission aujourd’hui.

Pour vous y aider, vous disposez de parrainages exceptionnels : d’abord celui du cardinal de Richelieu, grand-maître et surintendant de la navigation qui, le premier, avait compris les enjeux de la mer. Ensuite, ceux des équipages des deux bâtiments qui ont porté ce nom prestigieux : la frégate cuirassée de la fin du XIXe siècle qui fut bâtiment-amiral de l’escadre d’évolution en Méditerranée et le bâtiment de ligne, échappé de Brest en 1940 et qui participa à la libération de Singapour en 1945 puis aux premières opérations en Indochine. Dans les moments de doute, songez à leur exemple. Des remparts de La Rochelle à Brest et de Saint-Nazaire à Saigon comme au large de Toulon, l’écho de leur souvenir et les embruns de leurs vertus sont encore portés par le vent lorsqu’il souffle de la mer vers la terre.

Avec ce symbole d’Histoire, ce fanion porte aussi les valeurs de la marine. Sa devise les rappelle aux marins : Honneur et Patrie, Valeur et Discipline. Vivez dans l’Honneur et vous inspirerez le respect, servez dans la Discipline et vous vous sentirez libres. Aimez votre Patrie qui n’est pas qu’un territoire mais qui est de chair, d’esprit et de sang, de sang versé pour protéger nos familles. Donnez-lui toute votre Valeur. Donnez-lui votre valeur humaine, votre force de caractère, votre sens de la solidarité, ce que l’on appelle aussi l’esprit d’équipage qui rend chacun d’entre vous aussi important que son compagnon dans la vie de l’unité. Donnez aussi à votre patrie votre valeur professionnelle : ayez toujours l’envie d’être plus compétent, plus instruit, plus curieux. Quel que soit le métier que vous exercerez, sous l’uniforme ou non, dans la vie que vous choisirez, n’oubliez pas de faire reposer votre action et votre réflexion sur ces mots : Honneur-Patrie-Valeur et Discipline. Ils vous guident durant cette année de préparation militaire ; faites-en votre référence pour le restant de votre vie.

Le troisième symbole que porte ce fanion, c’est la marque de la reconnaissance de la marine. Oui, vous, les stagiaires de la préparation militaire, jeunes garçons et filles qui aspirez peut-être à devenir marins, la marine nationale vous doit reconnaissance. La mer a toujours été le vecteur essentiel de communication entre les hommes, entre les civilisations. Aujourd’hui, tout en conservant ce rôle séculaire, elle porte aussi l’avenir de la planète car elle recèle les ressources de demain. Vous êtes, par votre jeunesse, l’avenir de la France. Par votre choix de découvrir la marine à travers la PMM Richelieu, vous participez au rayonnement de notre institution et du monde maritime en général. Vous en êtes même désormais des acteurs majeurs car vous portez vers votre génération un message d’avenir, d’espoir et d’ouverture. C’est en cela que la marine vous est reconnaissante : votre engagement personnel la rend plus dynamique, mieux intégrée au sein de la nation et la force à regarder toujours au-delà de l’horizon.

Restez forts, soyez fidèles, soyez fiers. Inspirez-vous de l’exemple de vos anciens. Appuyez-vous sur vos familles qui partagent le sacrifice de votre temps libre pour vous forger un caractère d’adulte enthousiaste et disponible.

Sous le regard du cardinal de Richelieu et avec l’aide des équipages de la frégate et du cuirassé Richelieu, je vous souhaite bon vent et bonne mer sur les océans de la vie.

« Point de vue » dans LES ECHOS : Des réformes structurelles pour relancer les exportations

Dans une tribune publiée par le quotidien Les Echos je propose 6 axes structurels vers lesquels nous devons aller pour positionner la France dans la mondialisation et soutenir durablement nos exportations :

Lire mon point de vue sur le site web du quotidien ou ci-dessous :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Depuis 20 ans, chaque Gouvernement annonce la création d’un nouveau « guichet unique » pour relancer les exportations. Le Premier ministre a respecté le rituel. Au delà du fait que cela ne sert strictement à rien, cela prouve, une fois de plus, la faiblesse de l’analyse et l’absence d’ambitions pour promouvoir durablement le commerce extérieur de la France. En 20 ans le monde a profondément changé et les réponses devraient être à la hauteur.

Notre vrai problème à l’international, comme le montre la dégradation régulière de nos parts de marché, relève pour l’essentiel de l’érosion de nos avantages comparatifs .

Là où notre offre était singulière, compétitive et évolutive, en 20 ans, elle est devenue plus banale, chère et de moins en moins en phase avec le rythme de la consommation. Quelques grandes marques tirent l’image des entreprises françaises mais, à l’exception des enseignes de luxe, la plupart ont choisi de produire aux plus près des nouveaux consommateurs plutôt que d’exporter. Notre offre se heurte dorénavant à une concurrence des pays émergents, leaders mondiaux sur le bas de gamme, plus forts que nous sur le moyen de gamme et de plus de plus dynamiques sur le haut de gamme. Un défi difficile à relever pour nos entreprises moyennes ; nos parts de marché en témoignent. La faute à qui ? En grande partie aux Gouvernements successifs qui, à force de faire peser la surcharge de dépenses publiques sur les entreprises, ont progressivement neutraliser leur potentiel d’adaptation. Conséquence : nous sommes de moins en moins compétitifs sur le moyen de gamme et pas assez innovants sur le haut de gamme. Mais aussi – et plus grave encore – nos gouvernants n’ont pas su anticiper les tendances, ni vraiment compris la mondialisation, et semblent toujours encalminés dans une forme de conservatisme économique.

Les crises successives de la métallurgie ou du textile, les tensions sur l’élevage et plus globalement sur l’agriculture ; la massification des flux ; l’émergence d’une nouvelle classe moyenne ; la révolution numérique ou l’explosion du commerce en ligne devraient pourtant faire réagir nos Gouvernements.

La France attend d’autres réponses que celle des « guichets uniques » qui n’ont pour objectif que de réconcilier des chambres de commerce et les services de l’Etat qui se chamaillent depuis 20 ans ! Là n’est plus le sujet.

Quant aux promesses de financements, au delà du fait que tous les pays en proposent, il suffit d’appliquer au PIB de la France le taux de dépense publique de l’Allemagne (45%) pour retrouver les 250 milliards d’écart entre les balances commerciales de nos deux pays ; et pour comprendre que les exportations françaises ne relèvent pas d’un problème de subventions mais d’un différentiel quasi-rédhibitoire de prélèvements obligatoires.

Par conséquent, le même Etat, s’il veut vraiment aider les exportateurs, doit faire des réformes de structure, plutôt que de créer des dispositifs-gadgets sans effets.

Si on considère la baisse de nos parts de marché comme le signe avant-coureur de nos difficultés économiques et sociales, il est vraiment urgent de prendre les bonnes mesures pour notre commerce extérieur.

Une politique résolue mériterait une vision mondiale, une ambition nationale et des actions au plus près de nos territoires.

Cela tient en six orientations stratégiques à opérer d’urgence et à déployer sur le long terme :

1) Faciliter durablement les investissements et l’adaptation compétitive de nos entreprises pour recréer de la valeur ajoutée et singulariser notre offre 

2) Stimuler l’usage du digital pour propulser nos produits sur les leviers de diffusion que sont les places de marché en ligne ou les robots d’indexation 

3) Renforcer notre création et notre rayonnement culturel dans tous les territoires car ils constituent le meilleur promoteur de notre potentiel de différenciation et d’attractivité 

4) Développer les points de connexion de nos territoires avec le monde par une véritable ambition portuaire et aéroportuaire car la mobilité du fret est essentielle pour permettre aux entreprises de s’intégrer dans les nouvelles chaines de valeur 

5) Relier le tourisme à la production française pour faire de notre pays le show-room de ses produits et de ses savoir-faire

6) Aider certaines entreprises à acheter à l’étranger car, dans un monde global, une politique de valeur ajoutée implique qu’elles se concentrent sur le meilleur de leurs savoir-faire. 

Quant à l’annonce sur l’apprentissage de l’anglais, on ne peut qu’adhérer, mais cela relève d’abord d’une politique générale du ministère de l’Education nationale pour donner à tous nos jeunes cette capacité essentielle mais aussi, et surtout, d’une mobilisation de moyens à la hauteur de l’enjeu. Ce qui est loin d’être garanti.

Compte-tenu de l’importance de ce levier de croissance, j’espère de ce Gouvernement qu’il prenne enfin la mesure de l’enjeu. Car, quoiqu’il arrive, le moment arrivera où les entreprises nouvelles s’adapteront naturellement à la réalité des échanges ; elles s’installeront quelque part dans le monde pour optimiser leurs chances de succès, là où les conditions sont les plus favorables et là où les marchés sont les plus dynamiques. Une génération fonctionne déjà comme cela, au détriment de ceux qui n’auront ni la qualification, ni les moyens de le faire ; d’où l’urgence de tout faire pour que la France ne s’installe pas dans l’angle mort des échanges internationaux et permette à chacun de faire de son pays et de son territoire des espaces de réussite.

Mon expérience sur l’exportation : De 1990 à 2004, avec mon associé nous avons accompagné des milliers d’entreprises à l’international dans le cadre d’un dispositif innovant de prospection ; puis nous avons lancé les premières plateformes d’accompagnement sur Internet pour les exportateurs qui ont progressivement été déployées partout dans le monde en partenariat avec les plus grandes banques. En 2012, alors Député, j’ai lancé une mission d’évaluation des politiques publiques sur le soutien aux entreprises exportatrices avec plusieurs propositions à la clé. En parallèle, j’ai rédigé plusieurs rapports sur l’importance stratégique des grands ports maritimes. Enfin, durant sept ans, la préparation de la candidature de la France à l’Exposition universelle a été un observatoire privilégié des tendances à l’international.

[COMMUNIQUE] Jean-Christophe Fromantin opte pour le renouveau aux élections législatives dans sa propre circonscription des Hauts-de-Seine

Jean-Christophe Fromantin, Maire de Neuilly-sur-Seine, Député des Hauts-de-Seine et initiateur du mouvement de renouveau de centre-droit « 577 Pour la France » annonce qu’il ne se représentera pas aux élections législatives de juin prochain pour laisser la place à une jeune élue qui incarne cette nouvelle génération libre et audacieuse.

« C’est une décision que j’ai prise sans hésiter car mon élection à la mairie de Neuilly en 2008 constitue le socle de confiance qui donne tout son sens à mon engagement politique » rappelle le Maire de Neuilly-sur-Seine qui avait conquis la Mairie en dénonçant les dérives du monde politique.

« En cohérence avec la dynamique de renouveau que j’ai lancée avec 577 Pour la France, j’ai proposé à Nathalie Etzenbach qui dirige cette campagne et qui est mon adjointe en charge des finances à la Mairie de Neuilly de se présenter dans notre circonscription (…), Son dynamisme et son implication, basés sur les compétences plutôt que sur les étiquettes, cadrent parfaitement avec cette approche moderne de l’action publique (…) J’aime cette idée d’être un passeur » ajoute Jean-Christophe Fromantin.

Nathalie Etzenbach sera la candidate « 577 » dans la 6ème circonscription des Hauts-de-Seine. Son engagement à la tête du pôle « société civile » de François Fillon dans le département est en cohérence avec les positions très claires de Jean-Christophe Fromantin en faveur du programme du candidat de la droite et du centre à la Présidence de la République.

« C’est un engagement dans la continuité puisque je travaille en étroite collaboration avec Jean-Christophe Fromantin depuis de nombreuses années et que je partage avec lui cette vision du renouvellement indispensable de la classe politique avec la société civile » confirme Nathalie Etzenbach, candidate « 577 » dans le 6ème circonscription des Hauts-de-Seine.

Pourquoi l’initiative 577 Pour la France est une opportunité pour François Fillon

D’aucuns s’interrogent sur l’articulation entre l’initiative 577 Pour la France et le soutien à François Fillon, considérant que seuls les candidats « officiels » LR/UDI pourraient participer à une majorité présidentielle. Oubliant que François Fillon est le candidat de tous les Français et que sa réussite dépendra de l’envergure du rassemblement qu’il suscitera. L’enjeu est là.

Dans un pays où 89% des Français considèrent qu’un responsable politique « ne se préoccupent pas de ce qu’ils pensent », où 77% pensent « changer la société par leurs choix et leurs actions » on comprend l’importance d’une initiative qui ouvre l’action politique aux Français. C’est le fondement de la dynamique d’Emmanuel Macron pour mobiliser la gauche ; c’est celle dont a besoin la droite pour motiver son électorat. Quand 46% des Français reconnaissent à François Fillon « l’étoffe d’un Président de la République » (34% pour Emmanuel Macron, 29% pour Marine Le Pen) il lui appartient d’accueillir toutes les initiatives.

Le projet 577 Pour la France ramène à la politique des Français qui n’avaient plus confiance, il mobilise des candidats qui enrichissent le débat de la diversité de leurs origines et de leurs expériences. Quand 70% des Français pensent que « la démocratie ne fonctionne pas bien » il est indispensable d’accueillir ces initiatives nouvelles qui participent à l’innovation politique dont la France a tant besoin.

[Chiffres extraits du Baromètre SciencesPo CEVIPOF – 2017]

Mise au point

Une série d’attaques très personnelles et particulièrement ‘basses’ vient d’apparaître sur un site inconnu m’accusant quasiment de tout et de n’importe quoi, recyclant des rumeurs souvent citées par mes adversaires depuis 2008 – une bonne occasion de mise au point – : Que la société que j’ai créée serait en difficulté – je n’en suis plus actionnaire et elle se porte très bien – ; que ma femme et mon fils auraient été mes « attachés parlementaires » – ma femme a fait une mission de secrétariat après mon élection en 2012 pour organiser mon mandat et depuis 2013 elle a repris son activité professionnelle de secrétariat, aujourd’hui dans un cabinet médical ; mon fils a été en 2016, pendant 6 mois, stagiaire non rémunéré comme j’ai l’habitude de le pratiquer en prenant des étudiants en droit et en sciences-politiques pour travailler sur des textes de loi – ; que ma candidature à la tête de l’UDI en 2014 fut un échec et que j’aurais manipulé les fichiers – cette campagne m’a permis de faire un score de 11% tandis que les problèmes de fichiers ont plutôt été dans le camp adverse puisque je n’avais aucun fichier sauf celui que j’avais constitué dans le cadre de ma candidature ; j’avais saisi la justice sur les dysfonctionnements de ce scrutin – ; que mon initiative ‘577 Pour la France’ n’est qu’un affaire de « second couteau » destinée à récupérer des financements publics – je suis fier de porter ce projet et en particulier de soutenir des candidats qui s’engagent pour un renouveau politique comme je l’avais fait avec mon équipe en 2008 contre vents et marées ; il appartient à ceux qui s’y intéressent d’en apprécier les idées et l’audace en se rendant sur le site 577.fr.

Le non cumul des mandats … une bonne affaire pour les partis politiques, un piège pour les Français

La modernisation de notre démocratie ne passe certainement pas par la loi sur le non-cumul des mandats. Et les candidats aux présidentielles – s’ils sont attachés au renouveau de notre démocratie – devraient faire preuve de davantage d’ambition et de vision sur ce sujet.

La très grande majorité des Français – entre 80% et 85% selon les études d’opinion – disent ne plus faire confiance aux hommes et aux partis politiques. Et pourtant, les électeurs y reviennent à chaque scrutin avec un sentiment de résignation. Ils n’ont pas d’autre alternative que celle de voter pour les éternels « professionnels » de la politique et leurs « étiquettes » surannées. Avec les Primaires, les partis vont jusqu’à opérer la pré-sélection afin d’éviter l’émergence de nouveaux acteurs en dehors de leur système. Avec la loi sur le non cumul des mandats ils évitent une réforme en profondeur de l’appareil politique. L’emballement autour d’Emmanuel Macron est un signe que les Français veulent du « neuf » – du « hors système » – et que le renouveau politique relève davantage d’un problème d’offre que de demande.

C’est la raison pour laquelle, la seule question intéressante sur la nouvelle règle de non-cumul des mandats est la suivante : en quoi favorise-t-elle le renouvellement des acteurs politiques ? La réponse s’affiche malheureusement en direct sous nos yeux. Les partis continuent à réserver, quoiqu’il arrive, les circonscriptions aux sortants, et, pour ceux qui ne rempilent pas, ce sont leurs collaborateurs, leurs collègues, voire leurs conjoints qui se répartissent les postes au mieux des intérêts ou des carrières de chacun. La loi sur le non-cumul ne contribuera en rien au renouveau de l’offre politique et encore moins à la mobilisation des nouveaux talents dont notre pays a tant besoin. Elle renforce au contraire un « entre soi » hermétique à l’émergence de nouveaux profils.

S’attaquer à la modernisation de notre démocratie mérite une autre loi, plus audacieuse, qui n’aura pas peur de remettre en cause les fondements d’un système qui relève davantage de l’oligarchie que de la démocratie. C’est à cette aune que nous pourrons véritablement juger de l’ambition des candidats aux présidentielles.

Quatre priorités à traiter concomitamment me semblent nécessaires pour moderniser notre démocratie : l’évolution de la représentation nationale, le respect du principe d’engagement plutôt que de carrière, le statut de l’élu et le financement des partis politiques.

1° Le premier point est le sujet socle. La France a-t-elle besoin de 965 parlementaires – députés et sénateurs confondus – auxquels s’ajoutent les 233 membres du Conseil Economique et Social ? La réponse est évidemment non ! En assurant plus de diversité dans l’engagement politique, en adaptant le nombre de députés à une nouvelle géographie territoriale et en transformant le Sénat en assemblée des territoires, on pourrait passer de trois à deux assemblées et de 1158 membres à moins de 600 parlementaires. Cette évolution aurait le double avantage de l’efficacité et d’une meilleure incarnation de la France et de ses territoires.

2° Le second point porte sur ce fameux « non-cumul ». Cette loi n’aurait dû s’entendre que par sa capacité à déverrouiller le système politique pour que des compétences ou des expériences nouvelles puissent innerver le débat. Cela impliquerait deux règles : la limitation à deux mandats nationaux et trois mandats locaux afin que ce soit le temps des projets et non pas celui des carrières qui rythme l’engagement politique, et le respect d’une limite d’âge comparable à celle qui se pratique dans le privé.

3° Le troisième point concerne le statut de l’élu. Il serait d’autant plus essentiel si on veut limiter les mandats dans le temps. Pour attirer de nouveaux profils qui incarnent les évolutions que vivent nos territoires et notre pays il serait nécessaire de mieux les accompagner. Les questions de formation, de rémunération et de reconversion devraient être traitées sur des critères similaires à ceux dont bénéficient les acteurs la fonction publique. Le statut d’un Président de Région devrait être calé sur celui d’un Préfet de Région ; celui d’un maire sur le statut d’un cadre aux responsabilités équivalentes. En dégradant le statut de l’élu on renonce trop souvent aux compétences. C’est aussi important en terme de liberté car il n’est pas normal que la « protection » d’un parti politique soit quasi-indispensable pour assurer la sécurité professionnelle d’un élu en lui facilitant l’accès à des rémunérations complémentaires. Si nous voulons attirer de nouveaux profils nous devrons libérer les élus d’un système qui les tient et les contraint ; il faudra leur donner la disponibilité nécessaire pour leur engagement.

4° La quatrième orientation porte sur le financement des partis politiques. Car les dynamiques de mobilisation ne peuvent éternellement se cristalliser autour de grands partis qui profitent outrageusement d’une rente de situation. Leurs parlementaires les alimentent en financements publics qui leur permettent de financer leurs futures campagnes. Un circuit fermé qui bloque les nouveaux entrants. C’est la raison pour laquelle, je propose d’une part de désintermédier les partis des financements publics et d’autre part, l’accès à ces financements depuis les élections locales. Ce sont deux conditions indispensables à l’émergence d’une nouvelle offre politique qui partirait des idées, des projets et des territoires plutôt que des états-majors des partis politiques.

Les Français perçoivent de mieux en mieux le décalage abyssal entre la classe politique et les enjeux à relever. Le coup de l’homme providentiel issu du système – façon Macron –, ou l’appel à la société civile avec quelques patrons du CAC 40 – façon Fillon –, ne résisteront pas à l’attente de renouveau s’ils ne s’accompagnent pas d’une réforme audacieuse de la démocratie. La loi sur le non cumul des mandats n’est qu’un trompe l’œil qui préserve habilement un vieux système et cache l’ampleur des décisions à prendre pour mettre, enfin, de l’oxygène dans la vie politique.

La famille une valeur socle

J’intervenais aujourd’hui sur le podium de La Manif pour tous pour rappeler combien mon engagement politique s’inscrit dans cette conviction du rôle essentiel de la famille. Elle est le premier espace de solidarité du début jusqu’à la fin de la vie, le premier vecteur d’éducation mais aussi une composante essentielle du lien social. L’équilibre de notre société repose sur l’ambition que l’on a pour la famille. Les mesures prises au cours de ce quinquennat ont contribué à déconsidérer la famille et à dégrader sa mission : en lui donnant un statut pour le moins discutable, en remettant en cause la primauté de l’enfant, en niant l’apport éducatif d’une parentalité homme/femme et surtout, avec la loi Taubira, en faisant de l’enfant un droit avant qu’il ne soit un projet.

La grave crise de confiance que l’on traverse et la perte de valeurs qui percute les générations, plutôt que de nous écarter de cette composante familiale, devrait au contraire en faire le cœur d’un projet politique ambitieux …

Nul doute que cela sera l’un des enjeux fondamentaux des prochaines élections.

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LE PARISIEN 92 – Expo universelle : « C’est un grand moment pour la France »

Dans @Le_Parisien du 15 septembre 2016

« Ca valait le coup d’être patient. La candidature de la France pour accueillir l’Exposition universelle de 2025 est désormais officielle. Le président de la République a annoncé ce mercredi en conseil des ministres le prochain dépôt du dossier de candidature auprès du Bureau International des Expositions (BIE). Six ans après son lancement par Jean-Christophe Fromantin, député maire (DVD) de Neuilly-sur-Seine, cette annonce valide enfin le projet ExpoFrance 2025, soutenu par vingt-six grandes entreprises mécènes qui le financent et les quelque 110 000 personnes qui ont rejoint son comité de soutien.
« Je suis très content, bien sûr, réagit Jean-Christophe Fromantin, qui préside ExpoFrance 2025. On y va ! C’est un grand moment pour la France car les Expositions universelles permettent à un pays d’engager une véritable dynamique d’innovation, de développement et de créativité en lien avec le monde. »

Des retombées évaluées à 23 milliards d’euros
Une satisfaction d’autant plus grande que le projet de candidature avait été freiné ces derniers mois par la maire (PS) de Paris Anne Hidalgo, opposée notamment à ce que le privé ait seul la main sur le projet. La candidature sera désormais portée par un Groupement d’intérêt public (GIP), qui devra être créé très prochainement, « où ExpoFrance détient une minorité de blocage avec 40 % des voix, l’Etat a 30 %, la ville de Paris, la Métropole et la région 10 % chacun, détaille Jean-Christophe Fromantin. Cela permet à l’État de prendre toute sa place et à nous, ExpoFrance, de garder la maîtrise du projet en gardant la dynamique. »

p>Tout s’est joué pendant l’été et, selon le maire de Neuilly, la mobilisation de ses partenaires auraient fait pencher la balance, apportant la preuve de la viabilité du projet, évalué à 1,5 Md€ pour 23,2 milliards de retombées économiques et environ 160 000 emplois. Les partenaires entreprises participeront au financement, comme l’Etat et les collectivités, mais le GIP devra lancer un emprunt garanti par l’Etat.
La prochaine étape du projet sera le dépôt, « dans les prochaines semaines », par le Président de la République, d’une lettre de notification auprès du BIE, organisation internationale constituée de 169 États, qui choisira en 2018 l’organisateur de l’Exposition universelle de 2025.
leparisien.fr

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